Dans une période où Netflix est épinglé par les médias pour sa gestion de son catalogue centrée uniquement sur la performance, au détriment de la qualité, il est réjouissant de découvrir un film estampillé Netflix Original qui relève sensiblement le niveau de la production habituelle. Et nous pouvons même relever que si des productions d’un tel niveau de qualité sont possibles chez Netflix, c’est certainement que la vision de notre confrère Presse Citron est quelque peu partiale et orientée. Et en passant d’une polémique à l’autre, le sujet même de ce film (la passation de pouvoir entre le pape Benoît XVI et le pape François) et son objet (le bien-fondé de l’action de la religion catholique au contact du monde contemporain) sont des occasions de débats polémiques sans fin dans les médias du monde entier. Le clergé étant tantôt qualifié de pédophile en puissance, tantôt de caste rétrograde. L’Église ne détient pourtant pas de monopole, dans un cas comme dans l’autre.
Ce film aborde donc un sujet sensible, à une époque où le peuple se détourne de la religion, et par extension de la foi, tout en ayant toujours une attente de réponses spirituelles de la part de cette première. Mais le sujet est largement surpassé par la qualité de la réalisation et par la qualité des acteurs. Disposer d’un grand réalisateur, d’un scénariste émérite ainsi que de ce qui se fait de mieux en matière d’acteurs ne garantit malheureusement pas toujours un grand film, mais c’est pourtant bel et bien le cas cette fois-ci. Et sa nomination aux Oscars le confirme.
Synopsis
Le film démarre avec la nomination de Benoît XVI à la fonction de pape de l’église catholique romaine. Une ellipse temporelle nous amène ensuite au moment où le cardinal Bergoglio se rend à Rome pour soumettre sa demande de mise à la retraite au pape. S’ensuit un huis-clos de plusieurs jours où les deux hommes débattent de leurs désaccords et de leurs doutes quant à l’exercice de leurs fonctions respectives.
La suite de l’intrigue ne peut pas constituer un spoil tant elle est connue à l’échelle mondiale, même si le film nous livre des détails dont il est difficile de déterminer à quel point ils ont été romancés – nous traiterons les question liées à la vraisemblance de la trame narrative un peu plus loin. Benoît XVI annonce au cardinal Bergoglio son intention de se retirer et d’abandonner sa fonction de pape. Il refuse donc à ce dernier sa demande de retraite anticipée au prétexte qu’il veut s’assurer qu’il pourra siéger au prochain concile afin de faire entendre sa voix réformatrice. L’histoire ne dit pas si Benoît XVI a en tête le projet d’influencer la curie romaine afin de garantir l’élection du pape François. Mais l’histoire pourrait le laisser penser alors que les faits historiques attestés ne font état d’aucune démarche de la part du pape en fonction en ce sens.
L’histoire se termine par l’élection du nouveau pape qui permet au cardinal Bergoglio d’accéder à la fonction suprême. Les dernières images du film illustrent l’amitié forte qui lie les deux hommes depuis leurs discussions à huis clos. Et c’est le match final de la coupe du monde de foot de 2014, opposant justement l’Allemagne et l’Argentine (pays d’origine respectif des deux papes), qui clos le film sur la victoire de l’Allemagne. Benoît XVI, néophyte complet en matière de football, qualifiant ce sport “d’intéressant”, certainement transporté par la satisfaction que son pays ait gagné la finale.
Critique
Qualifier ce film de bon film ou de film de “qualité”, comme écrit plus haut nous amène systématiquement à déterminer les critères objectifs qui permettraient d’employer de tels qualificatifs. Mais les choses sont en fait beaucoup plus simple : on ne voit pas passer les deux heures qu’il dure, absorbé par le déroulement ininterrompu des dialogues, et certaines scènes sont profondément émouvantes. Nous n’avons même pas encore évoqué la qualité des confrontations idéologiques qui dépassent largement le cadre religieux. Il s’agit simplement de deux hommes faisant face à leur destin et pour qui la remise en cause peut être cinglante, même après 80 ans. Benoît XVI disant même qu’il n’entend plus la voix de Dieu dans une colère à peine contenue qui dit toute la frustration du dilemme dans lequel il se trouve : comment continuer à conduire les fidèles, tel un pasteur, en n’étant plus capable d’être lui-même guidé par Dieu ? Cette profonde frustration fait echo à la colère du cardinal Bergoglio qui reproche à l’institution de ne pas être aussi proche des pauvres qu’elle le devrait, ou encore de fermer les yeux depuis des décennies sur les scandales pédophiles qui ponctuent la vie de l’Église catholique. Se sentant de plus en plus éloigné du dogme de l’Église, c’est pour cette raison qu’il souhaite prendre sa retraite anticipée. Et c’est précisément cette opposition dans la colère qui fait le noeud dramatique du film, donnant l’opportunité aux immenses acteurs que sont Anthony Hopkins et Jonathan Pryce de se confronter dans un dialogue qui dure un peu plus de deux heures.
Car il s’agit bien d’un film centré sur les dialogues, rappelant fortement la forme originelle qui a inspiré la réalisation de ce celui-ci : une pièce de théâtre. Nous étudierons un peu plus loin comment cette adaptation réussie dénote un certain nombre des caractères propres à une pièce de théâtre.
Mais un film ne peut pas être un grand film seulement parce-qu’il est intéressant et émouvant, le fait cinématographique doit exister pour lui-même, sinon une simple pièce de théâtre filmée suffirait à faire un film et ce n’est pourtant pas le cas, le théâtre filmé restant ce que son essence première lui concède : du théâtre. Le cinéma permet des choses que le théâtre en permet pas (et réciproquement, mais ce n’est pas ce qui nous intéresse ici). Car oui, le film voyage, nous allons incessamment du passé vers le présent, de Rome à Castel Gandolfo en passant par divers lieux argentins. Transformant ce film en fresque historique qui retrace la vie du cardinal Bergoglio, de sa jeunesse en passant par ses heures les plus sombres (l’époque de la dictature), pour revenir une bonne fois pour toutes au présent. Mais ces incises ne sont que des illustrations de ses émotions présentes, nous donnant à voir ce qu’il est en train de raconter à Benoît XVI. Cette utilisation abondante du rapport à la temporalité ancre dans le présent l’image d’un saint-homme, apte à devenir pape. Et c’est cette thèse que le réalisateur Fernando Mereilles a décidé de suivre car tout nous mène à la nomination du cardinal Bergoglio en tant que pape, c’est la ligne de fuite du film.
Il s’agit donc d’un film dont on sort grandi, de ces films où l’on sent que le réalisateur prend soin de nous car il fait appel à notre intelligence et à nos émotions, pour servir sa thèse mais de manière respectueuse et délicate. Jamais le film n’est proselyte et, en faisant entendre la voix du cardinal Bergoglio portant les critiques qu’il fait à l’institution telle qu’elle fonctionne avant sa nomination, c’est un peu la voix de la société civile qui est portée à l’oreille de Benoît XVI. Nous n’avons donc jamais l’impression d’assister à un dialogue convenu entre protagonistes de la même idéologie, acquis par avance à leurs idées mutuelles mais plutôt à un réquisitoire qui pointe du doigt l’inadaptation de l’institution à la société moderne. Nous remarquerons au passage que les choix politiques du Vatican consistent toujours à laisser des personnes âgées de plus de 80 ans prendre des décisions impactant la vie de personnes majoritairement plus jeunes qu’elles. Mais qu’est-ce que Benoît XVI ou le cardinal Bergoglio peuvent bien avoir retenu de leur jeunesse qui s’est déroulée il y a plus de 50 ans, dans un monde qui n’avait aucun rapport avec celui d’aujourd’hui. Nous approchons donc peut-être là d’un commencement d’explication au sujet de l’inadéquation presque totale entre le dogme de l’Église et la société moderne. Et le film fait une démonstration magistrale de cette déconnexion dramatique : donnant à voir à l’écran deux vieilles personnes au discours figé dans le temps, provenant d’une époque dont il ne reste déjà que peu de survivants. Bien que le film ne cherche pas à régler des comptes, il faut être aveugle pour ne pas être effaré par le décalage qui nous est donné à voir.
Un film photographique
Vous en conviendrez, il est toujours plus agréable de regarder un film dont les images sont belles, mais il faut encore que cette beauté serve le scénario. L’esthétique n’est jamais gratuite, du moins chez les réalisateurs talentueux. Fernando Mereilles parvient à rendre beau tout ce qu’il nous montre, nous aurions pu supposer avant de regarder le film que les images d’une curie vieillissante auraient été sombres rébarbatives, voire laides, mais il n’en est rien car ce film est lumineux, immaculé et ce choix esthétique ne peut pas relever du hasard. En effet, le blanc et les éclairages à forte luminosité qui ont été choisis sont de nature papale, comme si celui-ci nimbait le film.
Mais avec une belle lumière, il faut faire de belles images et pour cela, c’est le cadre qui est déterminant, l’originalité de certains plans démontrent le grand talent graphique de Fernand Mereilles. Celui-ci a même été qualifié de réalisateur esthétisant il y a quelques années par des critiques de cinéma internationaux et il semblait que ce caractère, qualifié de superficiel, avait amoindri la qualité de son travail, mais il semble que cela appartienne à des temps révolus. Ce film serait donc le film de la maîtrise, celui où les savoirs convergent, l’image, la direction d’acteur, la dramaturgie, le cadre, tout est au niveau.
Vous pourrez le constater sur les images ci-dessous, certaines images relèvent de la photographie, si ce n’est presque toutes, mais il fallait bien choisir !
Vous remarquerez-même qu’il est parfois difficile de distinguer les acteurs des personnages réels tant l’incarnation qu’ils nous proposent est juste. Pas toujours sur le plan purement physique mais sur le plan de l’être, de la fragilité de l’existence et de la dureté de la condition humaine qui nous sont données à voir. Le travail de cadre qui consiste à filmer les acteurs en gros plan participe de cette sensation de proximité, d’intimité que nous partageons avec les protagonistes du dialogue.
Des références à la pièce de théâtre bien visibles
Quand le cinéma se saisit de dialogues, le théâtre n’est jamais loin et quand il convoque des unités de lieux qui ponctuent ces mêmes dialogues, nous nous approchons encore un peu plus du théâtre. Bien qu’il s’agisse la plupart du temps de dialogues intimes se déroulant dans des lieux clos (même si le jardin accueillant les dialogues du début du film se trouve en plein air, ses limites sont palpables, murs, bosquets, etc.), le quatrième mur n’est fort heureusement pas palpable comme c’est le cas au théâtre. Il s’agit donc bien de cinéma dans ce film et non de l’adaptation maladroite d’une pièce de théâtre. Nous entrons dans le dialogue, avec ses protagonistes. En revanche, le fait que les lieux aient la fonction organisatrice du dialogue est un fait théâtral indéniable. Nous constaterons que l’ambiance et la nature des discussions n’est pas la même dans les unités de lieu qui se suivent – mais ne se ressemblent donc pas. Dans le jardin, on se rencontre, on se découvre et on s’oppose. Dans le salon, on s’amuse et on fraternise. Dans la chapelle sixtine on fait des projets d’avenir pour l’Église. Et enfin dans la sacristie, on se confesse. Nous avons donc là quatre actes dont les autres lieux et évènements sont des accessoires, de pertinents accessoires mais ce ne sont pas eux qui disent l’essentiel du message que ce film a à nous transmettre car ils n’ont bien souvent qu’une fonction de mise en contexte ou une fonction illustrative.
Les dialogues sont eux aussi écrits avec un rythme inhabituel pour un film de cinéma où les structures informelles et triviales règnent en maître aujourd’hui. Alors qu’ici, on se raconte, on dit l’essentiel, en forme de liturgie de la parole. Et cette parole est comme par hasard au coeur de la foi catholique. Le fait d’utiliser la parole plutôt que les images pour se raconter est caractéristique du théâtre car la nature même de ce média ne lui permet pas de convoquer les images du monde et les temporalités alternatives au présent (certains artifices techniques et dramaturgiques permettent cela mais pas dans les mêmes proportions qu’au cinéma). Ce sont donc les acteurs qui racontent leur histoire et les images sont là pour illustrer mais sans que leur présence n’ait un caractère impératif. Elles ont tout de même été convoquées par le réalisateur car faut bien faire du cinéma tout de même et parce-que, sans montrer d’images, quelle qu’en soit la nature, pas de film.
Cette forme singulière trouve tout simplement son explication dans le fait que ce film est l’adaptation d’une pièce de théâtre, The Pope, écrite en 2017 pour Anthony McCarten. Et il est justement le scénariste du film. Mais malgré ses liens indéfectibles avec le théâtre, ce film ne faillit pas dans sa mission de nous montrer du vrai cinéma.
Jardin, espace clos en extérieur
Un antagonisme réthorique entre les deux personnages
Afin d’apporter une caution historique aux dialogues de ce film et aux histoires biographiques qui nous sont présentées, il était intéressant de se plonger dans les biographies réelles des deux protagonistes afin d’évaluer la proximité ou au contraire la distance que le scénario prend avec l’histoire, la vraie.
Il semble que tout ce qui est dit au sujet de la biographie des deux personnages soit vrai et que l’esprit de leurs engagements et de leurs idées ait été respecté. Les indignations, quant à la direction que prend l’Église, exprimées dès le début du film par le cardinal Bergoglio semblent pouvoir être véridiques. En revanche, cette rencontre en 2012 et cette demande de retraite anticipée relèvent de la plus pure fiction car aucune source n’atteste ces faits. Le quotidien La Croix, que nous savons bien informé, fait même une critique du film en alertant qu’il faut le regarder comme une oeuvre de fiction pure et “pour voir un dialogue humain et théologique bien plus passionnant qu’il n’y paraît“. Cela n’enlève rien aux qualités du film et nous concevons aisément que le fait de préciser le point de vue duquel se placent les personnages pour s’exprimer n’est pas une préoccupation impérieuse pour Fernando Mereilles, le réalisateur. Il convoque ces personnages et fabrique cette situation de dialogue exceptionnelle comme un prétexte, prétexte à leur faire dire qui ils sont et ce qui les anime.
À la lecture des biographies du pape Benoît XVI et du pape François, nous avons pu constater qu’ils étaient tous deux de grands défenseurs de l’institution cléricale et d’une doctrine religieuse classique. Le premier est entré en fonction avec la volonté de mettre en oeuvre les dispositions prises par le concile de Vatican II et le second s’est toujours exprimé contre l’homosexualité, le mariage des prêtres ou l’avortement, même dans des cas de détresse ou de désespoir caractérisés. Ce qui semble distinguer le plus les deux papes, et le film l’illustre très clairement, c’est d’un côté un caractère introverti et cérébral et de l’autre un caractère extraverti et empathique. Le pape François est donc présenté de manière beaucoup plus sympathique que Benoît XVI qui semble réservé et peu à l’aise dans les relations humaines.
Nous pouvons donc constater que le seul à être convaincu que le cardinal Bergoglio sera un réformateur, une fois élu, est le pape Benoît XVI présenté dans le film. Pour ce qui est de la réalité, nous ne disposons pas de traces sur ses opinions à ce sujet. La succession des papes est donc une douce continuité pour l’Église en matière de politique, de dogme et de doctrine. Il est donc étonnant de voir le film se conclure sur une note positive qui présente l’élection du nouveau pape comme une bonne nouvelle car finalement rien ne change, il suffit de lire sur wikipedia la nature des prises de position du pape François depuis sa nomination. Les déclarations publiques des deux papes peinent à se distinguer en matière de conservatisme, ce qui expliquerait la raison pour laquelle le pape François aurait été élu : il assure la continuité et n’a en aucun cas insécurisé la curie romaine au moment de voter. Le pape François reste tout de même un homme éminemment plus sympathique que le pape Benoît XVI aux yeux du grand public.
Une note plus positive concerne la réelle proximité du pape François avec les plus pauvres, le film nous présente des images de ce dernier faisant la cuisine dans les bidonvilles de Buenos Aires ou portant secours aux malades dans sa jeunesse. Il semble que ces actions soient une réalité qu’il a conservé en devenant pape et ses discours au sujet des “périphéries de l’église” l’attestent. Le film est donc juste à ce sujet, proposant donc un portrait juste et équilibré des deux papes, comme nous le précisions en introduction.
Vous l’aurez donc compris, c’est un film à voir, pour les croyants, les athées ou les agnostiques. En effet, ce film nous propose une vision universelle de la foi et le discours profondément humain de deux hommes qui doutent encore et toujours à la fin de leur vie. Ce film est assurément bénéfique pour le Vatican car il humanise la fonction de pape et rapproche ce dernier du peuple en rendant son approche de ses responsabilités accessible et lisible pour tout un chacun.
Et si cette lecture humaniste ne vous a pas convaincue, regarder au moins ce film pour l’exceptionnelle performance d’acteur que nous proposent Jonathan Pryce et Anthony Hopkins. Il est très jouissif de voir deux Gallois, anglais jusqu’au bout des ongles, proposer des incarnations aussi crédibles de personnages si loins de leur culture.
Regarder les deux papes sur Netflix
Ouverture sur d’autres films
Les films présentés ci-dessous ne sont pas visibles sur Netflix qui ne regorge malheureusement pas de fables vaticanesques. Mais ils nous ont semblé pertinents dans leur faculté à, eux-aussi, nous faire réfléchir autour de la foi et de l’influence du Vatican sur l’Église toute entière.
Habemus Papam, Nanni Moretti (2011)
Il s’agit-là d’un film humoristique de Nanni Moretti où Michel Piccoli joue un pape fraichement élu pris d’une crise d’angoisse et refusant l’accession à ses fonctions. Et c’est un psychanalyste (on reconnais-là l’humour sarcastique du réalisateur), joué par Nanni Moretti lui-même, qui est dépêché auprès de lui pour l’aider à encaisser le choc de la nouvelle.
Fellini Roma, Federico Fellini (1974)
Fellini Roma est un film à sketch. Bien que chacun d’entre eux soit profondément inspirant, un seul de ces sketches est en rapport avec la thématique qui nous occupe : le défilé de mode ecclésiastique. Il s’agit d’une explosion de lumières et de couleurs toute plus pop les unes que les autres où des mannequins présentent les dernières tendances d’une mode destinée au clergé et qui aurait cédé aux sirènes du consumérisme. Les aubes, étoles et toques sont bardées de tubes néons qui clignotent comme les enseignes des magasins ou les lumières des fêtes foraines. La critique de Federico Fellini envers le decorum religieux est à peine dissimulée. C’est même une attaque en règle contre un clergé qui aurait embrassé les plus mauvais aspects de son temps en laissant de côté les bons.
Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, Jean Yanne (1972)
Jean Yanne nous propose une fresque haute en couleur qui raconte la transformation progressive d’une radio parisienne en “Radio Jésus” où toutes les émission, toutes les publicités présentent une vision hallucinée, voire éthérée de la foi. Jésus Christ est perpétuellement convoqué pour attester les idées présentées par les animateurs des émissions et les publicités utilisent la figure du Christ pour convaincre les auditeurs d’acheter divers produits de fabrication industrielle : “Jésus Christ choisirait ce produit…”.
La musique exceptionnelle de Michel Magne entraine ce film iconoclaste où l’on rit jaune du début à la fin tellement la critique acerbe proposée par Jean Yanne est proche de problématiques que notre monde moderne rencontre quotidiennement. Le film est bien ancré dans une ambiance hippie années 70 mais la critique, elle, n’a pas vieillie.