Après A Star is Born, Bradley Cooper va réaliser un biopic du chef d'orchestre Leonard Bernstein

Vous n’avez pas pu rater le nom de Bradley Cooper sur vos écrans ces dernières années car, s’il y a beaucoup de stars à Hollywood, certaines crèvent plus l’écran que d’autres, et il fait justement partie de ces dernières. On a pu entendre sa voix pour le personnage du raton-laveur dans Les Gardiens de la Galaxie 2 ou dans Avengers: Endgame ou le découvrir à l’écran dans le derniers film de Clint Eastwood : la Mule. Mais sa prestation la plus mémorable reste celle de A Star is Born, film dans lequel il joue le premier rôle masculin et assure sa toute première réalisation pour le grand écran. Nous pouvons qualifier son interprétation aux côtés de Lady Gaga de magistrale, même si les Oscars ne se sont pas montrés très généreux avec lui (une seule récompense sur 8 nominations).

C’est donc aux environs de 2022 que la prochaine réalisation de Bradley Cooper sera visible sur la plateforme Netflix car ce dernier a confirmé avoir acheté les droits de son prochain film pour une entrée en production en 2021. Netflix, à qui on reproche souvent de n’être intéressé que par les performances chiffrées au détriment de la qualité réelle de ses productions, se lance dans une aventure pour le moins originale et qui est le plus souvent réservé aux chaînes culturelles élitistes (vous pensez à Arte ? regardez réellement la chaîne et vous constaterez que les programmes y sont plus accessibles que vous ne le croyez). En effet, l’acteur / réalisateur va proposer aux spectateurs de Netflix de découvrir la vie pour le moins originale du chef d’orchestre New-Yorkais Leonard Bernstein.

Une vie bien remplie, hors des sentiers battus

Il semblerait que l’axe principal de la future production tourne autour du rapport entre le maitre et sa femme d’origine chilienne nommée Felicia Montealegre mais aussi autour de la révélation de son homosexualité en 1976, 2 années avant sa mort. Mais Bradley Cooper ne manquera pas de matière dans la riche histoire de Leonard Bernstein qui a dirigé occasionnellement le Philarmonique de New-York à partir de 1943 puis en tant que titulaire de 1958 à 1969. Entre temps, il a enseigné la composition et la direction d’orchestre pour ensuite faire carrière dans la présentation d’émissions de télévision autour de la musique classique et pop-rock. Et c’est à partir de 1957 que l’envol du chef d’orchestre a réellement lieu car il compose un vaste corpus d’oeuvres (du jazz au dodécaphonisme, même si ensuite renié) tout en assurant la direction des plus grands orchestres mondiaux. Et c’est justement en 1957 qu’il nous livre le score du fameux film musical West Side Story dans on connait tous le succès jusqu’à aujourd’hui.

Une production qui verrouille l’oeuvre de Leonard Bernstein pour ses autres prétendants

La pratique est assez répandue mais concerne rarement les oeuvres classiques, à plus forte raison quand elles s’approchent grandement de la date où elles tomberont dans le domaine public, mais la production a obtenu de la part de la famille du chef d’orchestre une exclusivité cinématographique sur l’utilisation de l’ensemble des compositions de ce dernier. Cette convention coupe donc, au moins pour un moment, la possibilité à tout autre réalisateur d’entreprendre la réalisation d’un film qui intègrerait des extraits de ces oeuvres. Le projet de l’acteur américain Jake Gyllenhaal intitulé “The American” et qui devait lui aussi porter la vie de Leonard Bernstein à l’écran tombe à l’eau.

Il s’agit d’une pratique commerciale que nous pouvons comprendre au titre des enjeux commerciaux d’un tel projet et de sa nécessaire sécurisation sur le plan économique. En revanche, sur le plan de la pluralité culturelle, il est toujours triste de voir un studio Hollywoodien s’accaparer notre héritage culturel collectif, à plus forte raison avec le soutien de la famille de l’artiste. Une fois mort, les oeuvres devraient appartenir au public qui leur a permis d’exister et non à des groupements de personnes dont les intérêts semblent se réduire à des aspects financiers.

Bradley Cooper bien entouré pour ce projet

On connaît certes le nom du réalisateur mais celui-ci ne travaille jamais seul. Et sur ce projet, il bénéficie d’un chaperonnage de très haut niveau en les personnes de Martin Scorcese et Steven Spielberg. Faire une présentation de ces deux réalisateurs relèverait de la gageure mais nous pouvons tout de même vous annoncer qu’ils assureront la co-production du film. Celui-ci étant un projet que Martin Scorcese envisageait de réaliser lui-même mais qu’il a délaissé, faute de temps (la production et la sortie de The Irish Man ayant pris une place importante dans ses activités). C’est assurément avec intérêt qu’il suivra la production de son “bébé”.

Mais Steven Spielberg entretient aussi un lien très étroit avec le projet et avec la personne de Leonard Bernstein car il est en train de terminer la production d’une reprise de West Side Story qui sortira à la fin 2020.