À partir du 9 mai 2025, Netflix dégainera Mala influencia, une nouvelle cartouche pour séduire les amateurs de récits adolescents où l’interdit flirte avec les conventions sociales. Réalisé par Chloé Wallace, jeune cinéaste qui signe ici son premier long métrage, le film est l’adaptation d’un roman initialement publié sur Wattpad — cet incubateur numérique où des récits de fiction autofertiles rencontrent parfois un destin éditorial plus classique. Sur le papier, tout ressemble au schéma éculé de la “belle et la bête”, mais Mala influencia tente d’introduire une fissure dans ce modèle en injectant une dose d’irrévérence contemporaine et quelques remises en cause du masculin traditionnel.
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Dans une industrie où l’adolescence est souvent lissée pour rentrer dans des moules marketing, Wallace tente une approche plus rugueuse, à la fois dans la texture de son récit et dans sa direction d’acteurs, où la fragilité côtoie la violence sans sombrer dans la caricature. Porté par Alberto Olmo et Eléa Rochera, le film cherche moins à édulcorer qu’à exposer les tensions internes des jeunes générations.
Une romance sous haute surveillance
Mala influencia raconte l’histoire de Reese Russell, héritière d’une famille privilégiée, qui voit sa vie basculer après des menaces inexpliquées. Plutôt que de faire appel aux méthodes traditionnelles, son père, Bruce, décide d’engager Eros Douglas, un jeune homme au passé criminel, pour assurer sa protection. Très vite, la frontière entre sécurité et trouble du désir s’efface. La relation entre Reese et Eros ne suit pas les rails habituels : elle est heurtée, ambiguë, traversée par des rapports de force et des failles intimes.
Un projet qui revendique son ancrage générationnel
L’adaptation de Mala influencia n’est pas qu’une opération de recyclage d’une success-story Wattpad. Derrière le scénario signé Wallace et Diana Muro, il y a la volonté de s’adresser à une jeunesse qui ne se reconnaît plus dans les archétypes hétéro-centrés et les schémas de domination émotionnelle des blockbusters pour adolescents. Le personnage d’Eros, loin du bad boy caricatural, est travaillé pour casser certaines attentes : plus vulnérable que viril, plus erratique que conquérant.
Chloé Wallace a d’ailleurs confié dans plusieurs entretiens s’être interrogée sur le modèle “romantique toxique” popularisé par des films comme 3 mètres au-dessus du ciel, souhaitant proposer une alternative sans tomber dans la morale bien-pensante. Cette démarche donne au film une tonalité plus nerveuse, moins maniérée que d’autres adaptations du même genre.
Production : un film calibré sans se brider
Tourné dans la région de Valence et dans les décors modulaires de la Ciudad de la Luz d’Alicante, Mala influencia bénéficie de moyens techniques solides (budget avoisinant les 5 millions d’euros). La photographie, signée Alana Ruiz, privilégie les teintes sourdes, les éclairages naturels et les ambiances moites, loin du clinquant artificiel.
Quelle réception par le public et la critique ?
Sorti en salles en Espagne en janvier 2025 avant sa diffusion internationale sur Netflix, Mala influencia a reçu un accueil nuancé. Enid Román Almansa du magazine Cinemanía note que si le film n’a rien de révolutionnaire, il installe une patte et une sincérité rare dans un marché saturé de produits formatés. Elle souligne que “Wallace réussit là où d’autres échouent : rendre palpable l’inconfort sans l’expliquer”.
Le film n’a pas l’ambition d’être un manifeste, ni une œuvre d’avant-garde. Mais il capte avec acuité le sentiment d’insécurité émotionnelle et d’errance existentielle qui traverse une partie de la jeunesse actuelle.
Quand sortira le film sur Netflix ?
Mala influencia sera disponible sur Netflix à partir du 9 mai 2025.
