S’il est vrai que la série What/if a fait couler pas mal d’encre autour de la transformation physique de René Zellweger, nous sommes aussi en droit de nous poser la question suivante : la série vaut-elle vraiment le coup que l’on s’y attarde ? (sachant qu’elle vous en demandera un investissement temps de 10 épisodes d’1h chacun).
What / If met en scène Renée Zellweger dans le rôle d’Anne Montgomery, une véritable accro au risque. Quand Anne fait une proposition alléchante à un couple à court d’argent, quels sacrifices ces deux jeunes gens seront-ils prêts à faire pour vivre la vie de leurs rêves ?
L’équipe de Netfllx News s’est donc prêté au jeu machiavélique de ce thriller sulfureux qui n’est pas sans nous rappeler la tonalité des films des années 90 comme “Proposition indécente” ou bien encore”Basic Instinct“. Et si le premier épisode nous en a mis plein la vue (à grands renfort d’orages brisant le ciel ajoutant à la tension dramatique du scénario), force est de constater que les épisodes qui suivent trouvent difficilement leur propre rythme.
Quant au personnage d’Anne Montgomery, du charisme à la caricature, le pas est hélas franchi. Loin de la comédie romantique “Le Journal de Bridget Jones”, René Zellweger use (et abuse) de postures alambiquées (poussées à leur paroxysme dans l’épisode de la détente), de mimiques parfois grotesques et de leçons de vie distribuées à tour de bras. Et l’on ne peut pas non plus dire que les performances du reste du casting gagnent à être saluées : Shein (Blake Jenner) n’est que le fantôme de lui-même (à moins que cela ne soit volontaire ? ) et sa présence semble ne résider que dans la multiplication de scènes de nus partiellement sensuelles.
Parlant de multiplication, on s’interroge également sur l’insertion d’intrigues secondaires qui auraient très bien pu être traitées de manière totalement isolée tant elles peinent à se connecter entre elles. On pense notamment à l’histoire improbable d’Angela et du Dr Harris qui prend une tournure anormalement puissante pour une intrigue sensée être satellitaire.
Malgré tout cela, l’alchimie opère et continue d’infuser à mesure que l’on se prend dans les mailles du filets de What/if. Fait d’autant plus surprenant : l’on se prend mystérieusement à vouloir toujours aller plus loin dans cette partie d’échec. D’une part, parce que chaque épisode révèle son lot de surprises et d’une autre, parce que les clichés qui la composent en font aussi une force. En bref, si vous passez le pacte avec What/if : c’est à dire celui d’adhérer au style un peu feuilleton de la série, alors vous ne vous en déferez pas si facilement.